“Les enquêtes « conditions de travail et RPS » et « SUMER » nous permettent de constater qu’en 2016-2017 : 49% des salariés manquent de reconnaissance au travail.”
Non la reconnaissance n’est pas seulement une histoire de salaire.
- La reconnaissance au sein de la société fait référence à la notion de prestige social du métier exercé, autrement dit, aux représentations sociales de mon activité.
- La reconnaissance au sein de l’entreprise correspond à la position de son métier dans la strate hiérarchique, à l’utilité du métier pour l’entreprise (à quoi sert mon travail et en quoi est-il nécessaire/important pour assurer le bon fonctionnement de l’entreprise ?), aux compétences, à l’expérience, au savoir du professionnel, etc.
- La reconnaissance au sein de la communauté professionnelle renvoie à la fois aux normes, codes, valeurs professionnelles et aux stratégies défensives du métier. Ces stratégies correspondent à une revalorisation interne de l’activité exercée. Autrement dit, il s’agit ici du jugement de l’individu et du métier des collègues exerçant la même activité. Cette forme de reconnaissance correspond à une sublimation de l’activité au sein du collectif de travail qui forme alors un espace où se créent des représentations valorisantes de l’activité ou des tâches perçues comme « ingrates » à l’extérieur du groupe.
Plus l’individu estime qu’il fait des efforts importants pour l’entreprise (dossier urgent rendu dans des délais courts, heures supplémentaires, etc.) plus il attendra de « récompenses en retour ».
- Avoir un meilleur degré de contrôle sur son statut : sécurité de l’emploi, droit à la formation, possibilité de développer ses compétences, d’évoluer, etc.
- Les récompenses matérielles, monétaires : augmentation de salaire, primes, etc.
- Les récompenses symboliques : L’estime reçue des collègues, de la hiérarchie, des bénéficiaires du travail (clients internes, externes, etc.) : ici on attend une reconnaissance des compétences, de l’expérience, des efforts, de l’investissement professionnel, des résultats, et une reconnaissance sociale de l’activité au sein de l’entreprise.
Julie Bernoville
Sources :
Loriol, Marc. « La construction sociale du stress : entre objectivation, subjectivité et régulations collectives des difficultés au travail », Nouvelle revue de psychosociologie, vol. 10, no. 2, 2010, pp. 111-124.
Vézina, Michel, et al. « Définir les risques. Note de recherche : Sur la prévention des problèmes de santé mentale », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. no 163, no. 3, 2006, pp. 32-38.
Loriol, Marc. « Autonomie, reconnaissance et stress », Revue Projet, vol. 291, no. 2, 2006, pp. 79-84.
Lanquetin, Jean-Paul. « Rendre visible le travail invisible ? Prendre soin du travail pour travailler le « prendre soin » », Rhizome, vol. 67, no. 1, 2018, pp. 39-46.
Lhuilier, Dominique. « Le « sale boulot » », Travailler, vol. 14, no. 2, 2005, pp. 73-98.